Un litige avec le propriétaire du bâtiment a conduit l’opérateur à priver de courant quelque 120 locataires en grande précarité. L’affaire a été portée en justice.
Vendredi dernier, il n’y avait plus d’électricité dans les 51 logements aménagés dans un ancien hôtel, situé avenue Maginot, dans le nord de Tours. Cette coupure générale, intervenue au petit matin, vers 8 heures, a été provoquée par EDF en litige avec le propriétaire des lieux en raison d’une série de factures impayées. Le bâtiment, géré par la SCI ACF, héberge aujourd’hui des familles en grande précarité, des français mais aussi des réfugiés en demande d’asile qui versent, chaque mois, un loyer de 300 euros. C’est le gérant de cette résidence privée qui prend en charge les coûts de l’électricité. Or, la société affirme être aujourd’hui dans l’incapacité de faire face à la flambée tarifaire qui a très sévèrement alourdi la note, passée de « 16.000 à 59.000 euros entre 2014 et 2015 ». A mi 2016, la facture annuelle s’établirait déjà à « 70 000 euros » affirme Amir Hossein, gérant de la SCI. De son côté, l’opérateur EDF réclament le paiement d’une dette de 20 000 euros.
Procès en référé
Ce litige remonte déjà à loin. Et il est très complexe : l’hébergeur tourangeau dénonce notamment le contrat commercial qui lui a été imposée par EDF et réclame un « tarif social » que lui refuse pour l’instant l’opérateur public. D’autres causes, plus techniques, sont évoquées pour expliquer l’explosion des factures : un compteur trafiqué, une mauvaise retranscription des données chiffrées ou bien une remise à zéro des compteurs, avant la mise en place des compteurs Linky nouvelle génération.
Un procès en référé a été intenté contre EDF lundi pour rétablir l’électricité en urgence. La décision est attendue mercredi à 14 heures.