En Ariège, en Touraine mais également partout ailleurs en France, les projets d’éoliennes se multiplient. Un sujet au centre de nombreuses préoccupations des enquêtes publiques mais qui ne récolte pas toujours les faveurs de la population.
L’enquête publique proposant l’aménagement d’éoliennes aux portes de l’Ariège s’est soldé par un avis négatif
À la frontière de l’Ariège et de la Haute-Garonne, un projet fait débat depuis plus de 15 ans. Celui de l’implantation d’un parc éolien de 4 éoliennes de 150 mètres de haut dans la commune de Cintegabelle.
Depuis le début du projet en 2008, l’idée du parc éolien a été reporté et déplacé à plusieurs reprises. En février 2022, une enquête publique a été ouverte, offrant ainsi l’opportunité aux habitants des 16 communes concernées par le projet d’exprimer leurs avis, réclamations ou remarques.
L’étude des différents avis des habitants a abouti à un avis défavorable délivré par le commissaire enquêteur.
Cette décision représente un réel soulagement pour bon nombre d’élus du territoire qui n’approuvaient pas l’emplacement des éoliennes. Loin d’être contre les énergies renouvelables, ces élus mettaient surtout en avant la proximité des éoliennes avec les premières habitations de l’Ariège. De plus, les élus en défaveur du projet estiment que les retombées économiques sont incertaines.
Les élus sont ainsi heureux de voir que le projet est reconnu comme inquiétant pour le territoire par le commissaire enquêteur missionné par l’État, leur analyse est confortée par un tiers, ce qui rend encore plus légitime leurs appréhensions.
Dorénavant, le dossier est entre les mains du préfet d’Occitanie. Ce dernier rendra un avis sur le projet, et il va certainement de soi que celui-ci soit en corrélation avec celui du commissaire enquêteur.
Un avis défavorable pour l’enquête publique concernant le parc éolien du Chaiseau en Touraine
Un autre projet éolien n’a pas franchement remporté les faveurs du public. Il s’agit de celui du parc éolien du Sud-Touraine.
Qu’est-il inclus dans ce projet ? La société d’exploitation de Chaiseau prévoit l’implantation de 7 aérogénérateurs sur les communes de Charnizay et Petit-Pressigny.
L’enquête publique concernant ce projet a duré un mois, du 17 février au 18 mars 2022, et s’est résolue par un avis défavorable du commissaire enquêteur chargé d’analyser les remarques des citoyens ayant répondu. Cette décision va de pair avec celle du conseil communautaire de Loches Sud Touraine qui a enregistré 7 abstentions pour seulement 3 voix favorables au projet.
Cette fois-ci, la proximité des habitations n’est pas le facteur déterminant de cette décision défavorable, d’autres éléments sont entrés en jeu. En effet, le commissaire enquêteur a considéré que le porteur de projet n’avait pas suffisamment appréhendé les enjeux liés à l’avifaune, aux chiroptères mais également au patrimoine et au tourisme.
L’objectif du commissaire enquêteur dans sa décision est de faire prendre conscience au porteur de projet que les actions ont des conséquences sur la population mais également sur les prochaines à venir. En cause, les possibles dérèglements climatiques et la gêne paysagère engendrés par de tels appareils notamment.
Toutefois, un avis défavorable ne signifie pas la fin du projet. C’est au préfet de prendre position maintenant.
En France, de nombreuses enquêtes publiques concernent des projets éoliens
En France, le portail Notre Territoire liste les enquêtes publiques liées à l’éolien. Actuellement, 26 enquêtes concernant des projets éoliens.
Ce portail permet aux citoyens d’exprimer leurs avis sur de tels projets puisqu’il s’agit, en effet, de la seule procédure permettant au public de s’informer sur un projet mais également de pouvoir formuler des observations auprès d’un commissaire enquêteur.
Ces projets qui émanent de l’État, d’une collectivité territoriale, d’une société publique ou bien d’une entreprise privée, sont présentés dans un dossier d’enquête.
Au total, 5 000 enquêtes publiques sont organisées tous les ans. Pour faire bouger les choses, chaque citoyen peut se renseigner sur les enquêtes publiques en cours dans leur département et y participer pour prendre position et agir concrètement sur des projets qui risquent de les impacter.